jeudi 9 avril 2009





















Vous m’avez enseigné le langage, et le profit que j’en tire
Est que je sais maudire. Que la peste rouge vous emporte
Pour m’avoir appris votre langue !
Caliban - La Tempête, Shakespeare, traduction de Jean-Michel Déprats

Le 18 mars 2007, je m’envole pour Salvador da Bahia au Brésil, terre inconnue, où je vais travailler trois mois sur le syncrétisme et la transe à travers le Candomblé, rencontre du catholicisme et des religions afro-brésiliennes. (lauréat 2007 de la Villa Médicis Hors les Murs / programme de recherche et de résidence, CulturesFrance, Ministère des Affaires étrangères)

« Fureurs » est le titre de mon programme de recherche à Salvador da Bahia.
« Fureurs » : c’est-à-dire, emportements, excès provoqués par la passion, mais aussi exaltation, inspiration, possession ; Possession mais aussi transe, transe à travers le Candomblé.
En 2004 avec l’écriture du spectacle « Fermez vos yeux, Monsieur Pastor », (Festival les Intranquilles-Lyon, Comédie de Saint-Étienne, Malraux-Scène Nationale de Chambéry-Savoie, L’Échangeur-Bagnolet) qui était une plongée en même temps qu’une mise à distance du théâtre intime de mon épilepsie, une matière théâtrale en forme de convulsions de l’image et de la parole, je commençais un travail sur les désordres du corps : avec « Fermez vos yeux… », il s’agissait d’un désordre neurologique.
Dans le Candomblé, on dit de la crise d’épilepsie qu’elle est une « transe sauvage ».
Le Candomblé, qui prit ce nom dans l'état de Bahia, est un culte importé d'Afrique. Au 16ème siècle, les esclaves venus du Bénin travaillèrent dans les plantations de canne à sucre, ils essayèrent de conserver et de faire vivre leur religion, leurs rites ; ce qui entraîna un syncrétisme religieux, mêlant les divinités africaines et les saints catholiques, adorant les uns derrière les images des autres.

Dans mon travail de metteur en scène avec les acteurs ou tout collaborateur qui m’accompagnent dans la création, j’ai besoin que le plateau de théâtre soit une zone de turbulences où tout peut s’échafauder, se modifier, se détruire ou se reconstruire. Où tous les liens qui tissent le fil de l’écriture du spectacle se situent ailleurs que dans un temps de parole, ailleurs que dans un dialogue. Dans un espace sensible.

Gilles Pastor


photo : Pierre David, Igreja Sao Francisco, Salvador 2007

1 commentaire:

  1. Eu estou esperando ansioso vocês chegarem. beijos a todos

    Edu

    RépondreSupprimer

Archives du blog

Gilles Pastor / KastôrAgile, Lyon (F)

Lyon, Rhône-Alpes, France
Théâtre / Vidéo / Performance www.kastoragile.com